Connaissez-vous la vitamine B2 ?
Julie VERNET, Anne GALINIER, Pr Philippe ARLET
Les carences vitaminiques ne sont pas l’apanage des grandes
malnutritions que l’on imagine volontiers dans les pays en voie
de développement.
Pour des raisons variées, les carences vitaminiques restent
fréquentes dans nos pays industrialisés. Ceci a
déjà été largement démontré
depuis qu’on sait doser la vitamine D.
Le médecin généraliste doit rester vigilant et
efficace dans le domaine de la nutrition. En effet, il s’agit
d’un domaine de sa compétence, dont l’abord est
essentiellement clinique et dont la dimension est vaste.
Il s’agit d’un problème de santé publique.
L’asthénie et les douleurs sont des symptômes
fréquents dans les consultations de médecine
générale. Il s’agit également de
symptômes fréquents dans les carences vitaminiques.
Nous avons la chance d’avoir maintenant à notre
disposition de nombreux dosages de vitamines, et nous avons voulu
savoir si à partir de symptômes inexpliqués de type
asthénie, polyalgie, myalgie, paresthésie on ne pouvait
pas trouver d’explication au niveau des carences vitaminiques.
Nous avons décidé de nous consacrer à la vitamine B2 dont nous disposons du dosage.
La vitamine B2 ou riboflavine est comme les autres vitamines une amine
apportée par l’alimentation indispensable à la vie.
La riboflavine est le composant des co-enzymes FMN et FAD qui sont
très importants dans de nombreuses réactions du
métabolisme cellulaire (cycle de KREBS).
Nous avons donc décidé d’étudier des
patients présentant les symptômes décrits ci-dessus
restant inexpliquées après plusieurs consultations de
généralistes et d’autres spécialistes.
Nous avons donc étudié 55 patients pour lesquels il y a
eu au moins un dosage de vitamine B2 et de ses co-enzymes. Nous avons
trouvé que la moitié des patients présentaient un
déficit en riboflavine et en ses co-enzymes (27 patients).
Les patients déficitaires en riboflavine présentaient
soit des paresthésies ou douleurs neuropathiques, soit des
myalgies, soit l’association asthénie/polyalgies.
Le signe le plus évocateur du déficit en vitamine B2
paraît être la douleur de type musculaire (myalgie). La
plupart de ces patients ont eu d’autres dosages de vitamine B en
particulier de la vitamine B1 et de la vitamine B6, et il existe
souvent plusieurs déficits couplés de vitamine B.
En ce qui concerne l’évolution sous traitement, nous
n’avons pas constaté une amélioration
systématique avec la supplémentation en riboflavine.
Seuls 5 patients ont été franchement améliorés par la supplémentation.
D’autres travaux sont nécessaires pour préciser :
- la prévalence des carences vitaminiques dans notre pays,
- les symptômes éventuellement en rapport avec les différentes carences,
- les situations cliniques à risque de carence.
Au cours de notre étude il nous est apparu que le contexte
étiologique était variable d’un patient à
l’autre. Il n’est pas toujours évident. Cependant
nous retrouvons de plus en plus souvent des conduites alimentaires
très atypiques et déséquilibrées qui
favorisent les carences vitaminiques.
La carence vitaminique et la supplémentation vitaminique restent
donc des sujets d’actualité, insuffisamment
enseignés actuellement dans les études médicales
et trop souvent négligés par les médecins alors
que leur traitement est peu coûteux peu dangereux et efficace.
Quelle connaissance du risque de leur hypertension ont les patients traités en prévention primaire?
VAILLANT -ROUSSEL. Hélène - Pr PHILIPPE
Contexte:
L'hypertension artérielle est un facteur de risque
cardio-vasculaire connu. Son coût, sa fréquence et ses
complications en font un enjeu de santé publique. Malgré
ses complications invalidantes, beaucoup d' études ont
montré que l'observance du traitement est imparfaite.
Objectif: Le but
de celle étude était d'explorer les
représentations des patients de leur hypertension
artérielle; la finalité étant de renseigner les
soignants sur les messages d'éducation signifiants pour les
patients.
Matériel et méthodes:
Cette étude qualitative s'est déroulée de
Février à Avril 2007. Vingt quatre patients ont
été interviewés par entretiens semi-directifs.
Ceux-ci étaient enregistrés par dictaphone et des notes
écrites étalent prises simultanément. Les patients
étaient âgés de plus de 18 ans et devaient
être traités depuis au moins un an pour une hypertension
artérielle en prévention primaire, Ces entretiens ont eu
lieu dans trois cabinets du Val d'Allier qu'ils fréquentaient.
Les entretiens ont été transcrits et analysés de
façon thématique.
Résultats:
Les patients avaient une bonne connaissance de leur traitement et des
objectifs tensionnels. Les mesures
hygiéno-diététiques étaient connues mais
déclarées appliquées seulement dans un cas sur
deux, Les symptômes étaient reliés au coeur,
à une perte de contrôle de soi ou à un
dysfonctionnement du corps. Les thèmes principaux étaient
les nerfs, le sang et la pression. Il en résultait une
compression ou une surpression à l'intérieur du corps.
L'entité nosologique « tension nerveuse»
était identifiée comme une étiologie de
l'hypertension artérielle, résultat de l'interaction de
la pression sociale et du tempérament du patient. Les
complications envisagées concernaient le cerveau et le coeur,
organes symboliques, sous forme soit d'accidents invalidants de
survenue brutale soit de conséquences chroniques plus
bénignes.
Conclusion: Les
représentations des symptômes et des complications
liés à l'hypertension artérielle sont fortement
dépendantes de l'expérience personnelle du patient, de
ses peurs et de son entourage. II semble nécessaire dans notre
pratique d'informer les patients non seulement des objectifs
thérapeutiques mais aussi des complications redoutées
dans une alliance thérapeutique ni menaçante, ni
moralisante.
Mots-clés::
Médecine Générale, Hypertension artérielle,
étude qualitative, connaissance, représentation,
prévention primaire, risques.
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