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Non evidence based medecine - A propos de l’oxygénothérapie
C. Bourgoz, J.Vernet, Ph. Arlet
Il est étonnant de
constater la fréquence avec laquelle on pratique des
gazométries artérielle à l’hôpital, et
l’absence totale de cette pratique en médecine
générale ambulatoire. La rapidité avec laquelle on
voit se développer la saturométrie ne tardera
probablement pas à arriver jusqu’au cabinet du
généraliste.
Nous avons donc effectué une recherche bibliographique pour
savoir si l’oxygénothérapie de plus en plus
pratiquée aux urgences et dans les services de Médecine
Interne des hôpitaux reposait sur des données
validées. Nous n’avons pas fait l’analyse en ce qui
concerne l’oxygénothérapie des insuffisants
respiratoires chroniques car nous avons considéré que
dans cette indication des études validées existaient.
Les résultats de cette recherche bibliographique sont
édifiants : aucun travail sérieux n’a
étudié l’intérêt de
l’oxygénothérapie dans la situation où elle
est le plus souvent pratiquée : la pneumopathie aiguë.
Quelques travaux existent à la phase aiguë de l’AVC
et de l’infarctus du myocarde.
Des travaux aux résultats discordants existent aussi en soins palliatifs.
Parmi les quelques recommandations (avis d’experts) existant dans
ce domaine, on retiendra l’indication lorsqu’un patient
à une saturation en oxygène ≤ 90 %.
Une analyse critique de la validité des mesures de SaO2, des
causes d’erreurs, de la qualité des appareils est alors
aussi à faire.
Les pratiques que nous avons pu évaluer dans les services de
Médecine Interne et aux urgences sont très loin de
reposer sur des bases scientifiques solides. Il est donc important que
les généralistes s’intéressent à
cette question avant que leurs pratiques ne soient contaminées
par cette oxygénothérapie « remède
miracle » à toute décompensation, même
anxieuse…
Mots clés : Oxygénothérapie – Médecine générale – Evidence Based Médecine.
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