|
Le patient, son médecin
généraliste et l’effet indésirable
médicamenteux. A propos de 153 cas de patients déclarant
un effet indésirable médicamenteux.
M. Lero-Troubet-M. Bismuth -B. Escourrou- P. Boyer – A. Stillmunkés – S. Oustric -P. Arlet
Contexte :
Il existe une sous notification majeure dans la déclaration des
effets indésirables à la pharmacovigilance, notamment par
les médecins généralistes. Il existe peu
d’études en médecine générale pour
évaluer la fréquence de ces effets indésirables,
et, dans la plupart des travaux sur le sujet, les effets
indésirables sont recherchés par les médecins.
Objectif :
Principal : Evaluer la prise en charge des effets
indésirables spontanément déclarés par le
patient en consultation par le médecin généraliste
(face au traitement, au patient et à la pharmacovigilance).
Secondaires : - fréquences des EI
type d’EI
Classes thérapeutiques incriminées
Matériel Méthode :
- Etude descriptive incluant 246 médecins généralistes de Haute-Garonne.
- 7 jours de travail consécutifs, recueil de tous les EI de déclaration spontanée.
- envoi par courrier de documents permettant le recueil de
données validées au préalable par le service
d’épidémiologie local.
Résultats :
- 52 médecins, 153 EI recensés, 6058 patients vus.
- 2,5 % des consultations donnent lieu à la déclaration
d’effets indésirables (digestifs, cutanés et
neurologiques), avec majorité de femmes et de sujets
âgés, suite à l’utilisation d’Anti
Inflammatoires Non Stéroïdiens, de médicaments
à visée cardiologiques et d’antibiotiques.
- Attitude du médecin :
Arrêt du traitement (par le patient dans
50% des cas, par le médecin dans 25% des cas) et remplacement
dans 30% des cas
Facteurs influençant sa
décision : attitude du patient, prescripteur initial
(lui-même ou spécialiste), pathologie chronique
Faible taux de déclaration à la
pharmacovigilance car selon les médecins les effets sont
bénins et attendus, ou le patient n’est pas
crédible (les problèmes liés à la
procédures sont peu mis en avant par les médecins).
Discussion :
1 consultation sur 40 comporte la plainte spontanée d’un
patient concernant un EI : le médecin prend en charge cet
EI mais ne notifie pas à la pharmacovigilance.
Pour améliorer les déclarations à la
pharmacovigilance, on pourrait envisager le recours à la
notification directe par le patient, déjà en cours dans
certains pays, avec ses avantages et ses inconvénients, une
meilleure sensibilisation des médecins à la
pharmacovigilance.
Conclusion :
Pour améliorer la déclaration des EI à la
pharmacovigilance, on pourrait imaginer de conjuguer
l’écoute des patients et la vigilance des
médecins en créant des réseaux de médecins
formés au recueil de données (sentinelles par exemple).
Ceci permettrait au médecin généraliste
d’être dans son rôle de premiers recours au
plus prés de son patient, au sein d’une démarche de
santé publique dans le cadre d’un véritable suivi
post AMM.
Mots clés :
effet indésirable médicamenteux – médecine
générale – déclaration médecin
– déclaration spontané patient
-pharmacovigilance.
|
|