L’automédication des enfants de moins de 12 ans par leurs parents
et les risques encourus
E. Deuillet, B. Bouville, B. Escourrou, M. Bismuth, G. Durrieu, M.Vidal, S.Oustric
Contexte
Si la revue de la littérature montre que
l’automédication est une pratique courante chez
l’adulte, l’automédication des enfants par leurs
parents, bien que potentiellement à risque, est moins
étudiée.
Objectif
Cette étude avait pour objectif principal d’évaluer
la prévalence de cette forme d’automédication et
d’en analyser les caractéristiques. Les objectifs
secondaires visaient à déterminer les pratiques à
risques et à relever les erreurs commises.
Méthode
Des questionnaires anonymes ont été distribués aux
parents d’enfants de moins de 12 ans dans 3 cabinets de
médecine générale (2 urbains et 1 rural), dans 2
cabinets de pédiatrie, dans une école primaire et dans 3
crèches de la région Toulousaine.
Résultats
423 questionnaires ont été analysés sur les 1150 distribués.
96% des parents ont déjà automédiqué leur
enfant. 40% débutent lorsque leur enfant est âgé
entre 6 mois et 2 ans. 62% des parents se pensent bien informés
(les sources d’information principales étant le
médecin, la notice, puis le pharmacien). 37% pensent qu’un
enfant automédiqué court un risque (principalement
l’erreur de dose, le traitement inadapté ou l’erreur
diagnostique). Plus de 97% des parents utilisent du paracétamol
et 87% des anti-inflammatoires.
7% des parents ont déjà automédiqué leur
enfant sans être sûrs d’eux. 10% interchangent les
pipettes. 21% associent deux marques de paracétamol ou deux
anti-inflammatoires. 28% ont déjà donné un
médicament à leur enfant pour l’apaiser ou
l’endormir.
Et 55% des parents font au moins une erreur en automédiquant leur enfant.
Conclusion
L’automédication des enfants de moins de 12 ans par les
parents se révèle être une pratique
fréquente, principalement pour des pathologies bénignes.
Mais le nombre de parents prenant un risque ou commettant une erreur ne
peut pas être accepté. Le médecin
généraliste doit être informé de ces
pratiques afin de mieux informer et éduquer les parents.
Mots clés : automédication, pédiatrie, risque médicamenteux, médecine générale.